ルモンドさんのインスタグラム写真 - (ルモンドInstagram)「Il y a quelque chose d’intransmissible dans la douleur des parcours migratoires, et Lahcen Idali – 79 ans, dont six ans au puits de Libercourt, dans le Pas-de-Calais – n’est pas très disert sur sa traversée d’août 1963. Grand, réservé, l’ancien mineur a des airs de prof derrière ses sages lunettes. Il se souvient qu’elle avait duré « trois jours » et qu’on leur avait donné des gilets de sauvetage. « Mon père, il faut creuser comme dans la mine pour lui soutirer des informations », s’amuse sa fille Nadia, déléguée pharmaceutique dans les Yvelines. M. Idali évoque son arrachement d’une seule anecdote, un précipité de pudeur. Avant d’embarquer sur le Lyautey, il avait eu le temps d’écrire à sa mère malade. « Je n’avais pas de timbre. J’ai mis 20 centimes dans la boîte aux lettres avec l’enveloppe. La lettre est arrivée à Takouchte… »⁣ Dans les années 1960 et 1970, au moins 80 000 Marocains, recrutés par un même homme, Félix Mora, s’installent dans les régions minières de France. La suite de notre enquête sur cette phase décisive, mais largement méconnue, de l’histoire de l’immigration.⁣ -⁣ 1 : Lahcen Idali avec sa fille Nadia dans la maison de cette dernière, aux Clayes-sous-Bois (Yvelines), le 9 juin.⁣ 2 : A leur arrivée, les hommes sont logés dans des foyers. « Ils nous avancent alors 350 francs sur la première paye, raconte Brahim Kawtar, et vers 10 heures, on part faire la visite de la cité comme des touristes : la boulangerie, la poste… »⁣ 3 : Pour Hassane Chakouk, le fils de Hammou, tout est parti d’une photo à la médiathèque de Forbach : « J’ouvre un livre sur les mineurs de Moselle, je tombe sur une photo des fameuses grèves de 1980. Au milieu, il y avait un homme, les bras levés. Je reconnais mon père. »⁣ 4 : « C’était le voyage de mes premières fois, soupire Lahcen Tighanimine, 16 ans à l’époque. Première fois qu’on allait dans une grande ville, première fois qu’on voyait un bateau, première fois loin de la famille… »⁣ -⁣ Photos : Aimée Thirion #PourLeMonde⁣ -⁣ #FelixMora #Mineurs #Immigration」6月27日 23時34分 - lemondefr

ルモンドのインスタグラム(lemondefr) - 6月27日 23時34分


Il y a quelque chose d’intransmissible dans la douleur des parcours migratoires, et Lahcen Idali – 79 ans, dont six ans au puits de Libercourt, dans le Pas-de-Calais – n’est pas très disert sur sa traversée d’août 1963. Grand, réservé, l’ancien mineur a des airs de prof derrière ses sages lunettes. Il se souvient qu’elle avait duré « trois jours » et qu’on leur avait donné des gilets de sauvetage. « Mon père, il faut creuser comme dans la mine pour lui soutirer des informations », s’amuse sa fille Nadia, déléguée pharmaceutique dans les Yvelines. M. Idali évoque son arrachement d’une seule anecdote, un précipité de pudeur. Avant d’embarquer sur le Lyautey, il avait eu le temps d’écrire à sa mère malade. « Je n’avais pas de timbre. J’ai mis 20 centimes dans la boîte aux lettres avec l’enveloppe. La lettre est arrivée à Takouchte… »⁣
Dans les années 1960 et 1970, au moins 80 000 Marocains, recrutés par un même homme, Félix Mora, s’installent dans les régions minières de France. La suite de notre enquête sur cette phase décisive, mais largement méconnue, de l’histoire de l’immigration.⁣
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1 : Lahcen Idali avec sa fille Nadia dans la maison de cette dernière, aux Clayes-sous-Bois (Yvelines), le 9 juin.⁣
2 : A leur arrivée, les hommes sont logés dans des foyers. « Ils nous avancent alors 350 francs sur la première paye, raconte Brahim Kawtar, et vers 10 heures, on part faire la visite de la cité comme des touristes : la boulangerie, la poste… »⁣
3 : Pour Hassane Chakouk, le fils de Hammou, tout est parti d’une photo à la médiathèque de Forbach : « J’ouvre un livre sur les mineurs de Moselle, je tombe sur une photo des fameuses grèves de 1980. Au milieu, il y avait un homme, les bras levés. Je reconnais mon père. »⁣
4 : « C’était le voyage de mes premières fois, soupire Lahcen Tighanimine, 16 ans à l’époque. Première fois qu’on allait dans une grande ville, première fois qu’on voyait un bateau, première fois loin de la famille… »⁣
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Photos : Aimée Thirion #PourLeMonde⁣
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2020/6/27

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