ルモンドのインスタグラム(lemondefr) - 10月31日 20時15分

Deux familles calédoniennes aux origines ethniques et sociales différentes expliquent leur choix de vote opposé lors du référendum sur l'indépendance de la Nouvelle-Calédonie le 4 novembre.

1/4 : Karlheinz Creugnet, 54 ans. Sans le moindre doute, ce loyaliste « qui a toujours été à droite », votera contre l’indépendance le 4 novembre. Parce que la « France est une protection, surtout face aux assauts de la Chine » dans le Pacifique insulaire.

2/4 : Son fils Julien, chapeau d’éleveur enfoncé sur la tête, vit sur la propriété avec sa compagne, Vaïana. Il brosse un portrait du destin commun en gestation, à la filiation coloniale : « On a été à l’école avec les Kanak, on travaille ensemble, il n’y a pas de problème mais la tribu c’est chez eux, et là c’est chez nous. »

3/4 : Tomassi Tautuu, 52 ans, en phase avec la « décolonisation accompagnée » mise en œuvre par l’accord de Nouméa, Tomasi estime que « ce processus doit se terminer un jour ». Il reproche aux responsables politiques « de n’avoir pas suffisamment pris à bras-le-corps » la construction du pays alors que les nombreux transferts de compétences de la France aux autorités locales leur en donnaient toute la faculté. « Ils n’ont pas offert de vision. Chacun est finalement resté sur sa posture d’avant 1988 », lâche-t-il, déçu.

4/4 Sa fille Sandie Tautuu, 22 ans, partage cette logique. En master de droit public à l’université de Nouvelle-Calédonie (UNC), aux effectifs majoritairement océaniens, elle constate la persistance des inégalités : « La jeunesse du pays n’est pas encore assez formée. On n’est que trois dans ma filière. » -
Photos : Théo Rouby (@theorouby) #PourLeMonde
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