ルモンドのインスタグラム(lemondefr) - 4月1日 17時02分

Miquel Barcelo dans son studio atelier dans le Marais, 24 mars. L’artiste majorquin a installé ses œuvres pariétales au Musée Picasso et à la Bibliothèque nationale de France. Sur un plateau de contreplaqué monté sur tréteaux, parmi d’autres sculptures de plâtre, il en est une – sans titre, comme ses voisines – qui symbolise la conception que Barcelo a de son art. C’est un crâne humain aux grandes orbites rondes et profondes, aux fosses nasales un peu de travers. Il n’a ni dents ni mâchoire parce que la partie inférieure de la tête se transforme en main, vivante, aux gros doigts à moitié repliés. C’est l’artiste qui désigne cette sculpture à l’attention, parce que, l’instant précédent, la conversation portait sur les relations entre œuvre et idée. On parlait de ses dizaines de carnets où il dessine et aquarelle. Dans son atelier parisien du Marais, il y en a des rayons entiers, rangés dans une bibliothèque. Barcelo racontait qu’il en utilise une douzaine à la fois, de différents formats, que ce soit à Paris ou à Majorque. « Ils s’accumulent, disait-il comme s’il décrivait un phénomène naturel extérieur à lui. Mais je ne les regarde pas, ensuite. Je note des idées dans mes carnets et je ne vais pas les y chercher plus tard… Il ne faut pas avoir d’idée. » On s’est récrié. « Je veux dire que les idées viennent en travaillant. Les tableaux produisent des idées. Les idées ne produisent pas de tableaux. » Le crâne, qui est le lieu où sont supposées naître les idées, et la main sont les deux parties inséparables d’un seul et même organe, celui de la création.
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Photo : Guia Besana @guiasarabesana #PourLeMonde
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