ルモンドのインスタグラム(lemondefr) - 1月24日 20時48分
Il est 11 h 30, sans doute un peu tôt pour déboucher le « caribou », cette boisson qui mélange vin rouge et alcool fort et que l’on boit au Québec, où est né le dessinateur Guy Delisle, il y a cinquante-cinq ans. Un autre apéro l’attend le soir même, en cette veille d’instauration nationale du couvre-feu à 18 heures : « le dernier apéro avant la fin du monde », comme l’ont baptisé ses colocataires artistes graphiques de l’atelier Satellite, à Montpellier, où il vit désormais.
Dans l’attente de l’apocalypse, rien n’empêche de s’épancher un peu. Guy Delisle publie Chroniques de jeunesse (Delcourt), un nouveau voyage, mais dans le temps celui-ci. L’auteur revient sur trois étés passés à travailler, alors qu’il était lycéen, dans l’usine de pâte et papier de la ville de Québec, un immanquable bâtiment Art déco aux cheminées crachotant d’épaisses fumées.
Ethnologue malgré lui, le bédéaste brosse aussi, en creux, un portrait plutôt inattendu : celui de son père, qui fréquenta l’usine pendant trente-cinq ans en tant que dessinateur industriel. Divorcé de sa mère, et non remarié, l’homme « n’a jamais été très fort pour entretenir des relations, même avec ses enfants », prévient au début du livre l’auteur, à qui ce sujet parallèle – du géniteur distant – s’est imposé de lui-même, au fil de l’écriture.
Que la figure du père – celui qu’il a eu, celui qu’il est – l’ait rattrapé n’est pas une surprise en soi. Son idée initiale était d’appeler son livre « Moi, à ton âge »…, et de l’offrir à son fils, sur l’air de : « Regarde, moi, à ton âge, je bossais à l’usine ! » Réflexion faite, Guy Delisle s’est ravisé : « Cela faisait un peu vieux con, non ? » Un peu, oui.
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Guy Delisle, auteur de romans graphiques, chez lui à Montpellier, le 15 janvier 2021. Photo : Sandra Mehl (@mehlsandra) #PourLeMonde
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2021/1/24